En 261 après J-C l’impératrice Cornelie Salonine vient aux bains d’eau sulfureuse de Berthemont pour s’y soigner ; guérie, elle accorde la liberté de conscience à la population convertie au Christianisme par Saint Dalmas, lui évitant ainsi, la hache du bourreau.
La chronique, fait état en 566, de la destruction du village de Roquebillière par un tremblement de terre. Il est reconstruit à l’abri de la masse rocheuse du Roucas, à cette époque l’on construit l’église au quartier la Bourgade.
En 1094, l’église exceptée, le village est emporté par une crue de la Vésubie.
En 1533, l’église est reconstruite dans sa forme actuelle
En 1564, un nouveau tremblement de terre détruit le village, et Berthemont, l’on dénombre plus de 300 morts.
En 1588, Chrestienne de France, parfois également prénommée Christine, née à Paris le 10 février 1606, morte à Turin le 27 décembre 1663, qui épousa le 10 février 1619 Victor-Amédée Ier (1587 † 1637), Duc de Savoie et Prince de Piémont) (la commune de Roquebillière) s’est donnée à la maison de Savoie en 1388), reconstruit les thermes sur les ruines romaines et les bains reprennent leur vogue des temps passés.
En 1773 les thermes sont emportés par des avalanches de neige et Berthemont tombe dans l’oubli.
En 1843, Louis Roubaudi publie un ouvrage sur NICE et ses environs où il étudie l’état lamentable du site de Berthemont
En 1860 au moment du rattachement du Comté de NICE à l’empire, l’exploitation des bains n’est plus qu’un souvenir.
Une crue de l’Espaillart a emporté les bâtiments des thermes.
Le salut, vint cette fois d’un négociant en bois, Charles Bergondi. Il achète les terrains avoisinants les thermes, construit un bâtiment, obtient du maire François Mathieu le 25 mars 1863, acte de maître Graglia, la concession des sources thermales.
Ce Charles Bergondi va de 1865 à 1875 construire un établissement de bains, un hôtel ; le comité d’hygiène des Alpes Maritimes le 22 février 1877, l’Académie de Médecine le 2 avril 1878, le Ministre de l’Agriculture le 17 avril 1878, donnent un avis favorable à l’exploitation des sources.
Les analyses effectuées par les professeurs Razzini, Pazzini et Cantu de Turin, et Roubaudi de Bouis chimiste à l’académie de médecine de Paris et de Wilm professeur des sciences à Lille mettent en évidence que «ces eaux ont les vertus et les propriétés qui caractérisent les eaux sulfureuses des stations thermales des Pyrénées et de la Savoie»
Malheureusement pour Bergondi, le chemin vicinal n’arrivera jamais aux thermes, auxquels l’on accédait alors à dos de mulet. Ruiné, il va céder les thermes à un avoué de Nice Pierre Cardon, lequel le 19 juillet 1882 constitue la SA des bains de Berthemont.
Il surélève l’hôtel des thermes, construit l’établissement thermal, des remises pour les chevaux, faire percer deux galeries de mine et canalise les eaux de la source Saint Jean Baptiste jusqu’aux bains.
A la même époque, la route est tracée jusqu’à l’hôtel.
En 1884, la crise financière stoppe l’expansion de la station.
Le 16 janvier 1899 la SA est liquidée, Pierre Cardon est attributaire de ses biens, à son décès en 1896, l’exploitation est reprise par son frère Barthélemy jusqu’à la guerre en 1914.
Le 24 novembre 1926 survint la catastrophe de Roquebillière, elle vient au premier plan de toutes les préoccupations.
En 1928 la station passe aux mains de messieurs Lignac et Auda.
De 1939 à 1944 l’établissement thermal et les hôtels sont gravement endommagés par la guerre, après la guerre, les hôtels sont transformés en colonie de vacances, ils accueilleront, sous la direction d’ecclésiastiques, les enfants de paroisses de Nice.
En 1950, la station est achetée par Blanchardon, notaire à Cannes, qui avec les dommages de guerre, reconstruit l’établissement thermal.
Le 19 juin 1970 était signée une convention liant la Caisse nationale d’assurance maladie à la société hôtelière et thermale de Berthemont les bains permettant ainsi la prise en charge de leur cure par les assurances sociales.
En 1971 dans le cas du plan d’aménagement rural de la Vésubie, et de la moyenne Tinée, la DDA lance une étude sur Berthe mont.
En 1976, c’était la CCI qui s’intéresse à son tour au problème d’une relance possible de la station et menait à ce sujet, une étude sérieuse et documentée.
En 1981, la station ferme ses portes et perd la prise en charge des soins par le ministère de la santé.
Le 4 juillet 1983, la commune de Roquebillière devient propriétaire des thermes avec le soutien financier du Conseil Régional et le 24 juin 1984, la station thermale rénovée rouvre ses portes, sa gestion étant confiée à la SAREM société d’économie mixte à caractère social constituée dès 1983.
En 1986, la prise en charge des affections rhumatologiques et traumatologiques est accordée à côté de celle des affections des voies respiratoires.
Le 12 janvier 1987, l’Union des mutuelles des travailleurs devient gestionnaire du patrimoine thermal pour une durée de trente ans, dans le cas de la SAREM avec pour mission le développement de la station.
La SAREM est liquidée amiablement le 8 janvier 1993.
La commune de Roquebillière continue l’exploitation de la station, elle devient propriétaire de l’hôtel des Thermes et ce, en vertu d’un acte reçu par maître Landeroin le 30 novembre 2001, par lequel, la commune acquiert de la SAREM alors représentée par le liquidateur Huertas les terrains, la station et l’hôtel, ainsi que tous les droits aux sources thermales et minérales dite Saint Jean Baptiste, Saint Julien, Saint Michel, Romaine, l’Impératrice, dont elle avait concédé l’exploitation selon traité de concession perpétuelle du 11 avril 1863 à Bergondi aux droits duquel était venue la SA SAREM.
Sur cette partie de cet ensemble immobilier, est donc exploitée actuellement, une station thermale connue sous le nom de Etablissement thermal de Berthemont les bains, dont les orientations thérapeutiques définies par arrêté ministériel des 16 avril 1981 et 14 octobre 1981, sont le traitement des voies respiratoires, ainsi que la rhumatologie et les séquelles de traumatisme postéo-articulaires.
A ce jour, la source Saint Jean Baptiste (2m3/heure soit 48m3 /jour utilisés) est la seule en exploitation régulière.
Emmanuel Courtignon